La Maison blanche a lancé un sommet international contre le ransomware le 31 octobre 2022, réunissant une trentaine de pays dont la France et l’Allemagne, ainsi que de grandes entreprises de la tech, telles que Microsoft, Crowdstrike, Mandiant ou Siemens. Ce sommet avait principalement pour objet de discuter du rôle de la Russie dans les attaques. Le rapport publié à la suite du sommet indique que sur 793 incidents de ransomware signalés aux autorités américaines durant le second semestre 2021, « 75 % avaient un lien avec la Russie, ses mandataires ou des personnes agissant en son nom ». L’impunité des hackers hébergés en Russie a notamment été pointée du doigt. Doit-on parler de Cyberguerre, de Cyberterrorisme, ou de Cyberterrorisme d’Etat ? Les discussions du sommet sont en tout état de cause alignées avec l’agenda stratégique américain. Pour autant, selon certains observateurs, le cyberterrorisme est plus un discours qu’une expérience. Le cyberespace serait en fait devenu le lieu des nouvelles offensives américaines et le discours sur le cyberterrorisme permettrait de justifier énormément de pratiques, d’investissement mais aussi l’extraterritorialité du droit américain en la matière. « Cyberguerre » et « Cyberterrorisme » : des mots au service d’un discours stratégique, ou des maux découlant d’une réalité concrète ? Confond-t-on cybercriminalité et cyberguerre ? Ces réalités sont-elles liées ? Au-delà du discours, nous discuterons de la réalité concrète perçue par les entreprises au quotidien et des moyens mis en œuvre et des bonnes pratiques pour naviguer dans une ère d’incertitude et de tensions géopolitiques.

Depuis quelques années, les entreprises voient leur budget de cybersécurité exploser : il a augmenté de 51% depuis 2018. Les montants alloués restent cependant insuffisants. En effet, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information recommande de consacrer au moins 5 % du budget informatique à la cybersécurité mais, selon une étude de Stormshield, plus de 30 % des sociétés interrogées n’atteignent toujours pas ce palier. Pour autant, la question de l’évaluation et du rendement de ces dépenses est toujours sensible, comme il est de coutume en gestion des risques, puisqu’il s’agit de prévenir un dommage hypothétique et non d’atteindre un résultat clair et identifié. Par ailleurs, se pose la question de la structuration des équipes en charge de la protection des actifs de l’entreprises, humains, matériels et immatériels. Quel rattachement, quels profils ? Approche en silo ou à 360° ? Le management du management du risque sera le sujet de cette table ronde, durant laquelle nos experts partageront leurs retours d’expérience et bonnes pratiques.